L'art et l'imbécilité

Aujourd’hui je me contenterai de vous copier une citation de Picasso, le peintre, car il se trouve que, entre autres anniversaires, ce mois d'avril est celui de sa mort survenue le 8 avril 1973.
Petite précision : je ne suis pas fan – mais alors pas du tout, du tout, du tout – de l’homme Picasso, ni de sa vie, ni de ses idées, ni de son « art ».
Cet homme et son œuvre me sont d’autant plus incompréhensibles que j’ai vu des photographies sur lesquelles il était en compagnie de chats : mais un véritable ami des chats peut-il avoir des idées aussi tordues et faire des choses aussi laides ?
D'ailleurs, je me demande quel chat sensé, ayant pleinement conscience de toutes les grâces et beautés que le Créateur a placées en lui – le grand Léonard de Vinci n’affirmait-il pas à ce sujet : « Le plus petit des félins est un pur chef d’œuvre » ? – se reconnaîtrait dans ces monstrueuses caricatures par lesquelles Picasso a prétendu représenter des chats ?
Et quel chat normalement constitué serait mis en appétit par une souris dessinée par Picasso ?
Et bien pourtant, oui, vous m’avez bien lu, c’est une citation de ce personnage que je veux porter à votre connaissance.
Mais quelle citation !
Elle est extraite d’un ouvrage intitulé « Mystère de l’Art Sacré », qui fut publié en 1957 par feu le Révérend Père René Paroissin, des Missions Etrangères de Paris. Et au chapitre XVI de ce livre intitulé « Querelle », le Révérend Père Paroissin écrit : Le grand écrivain italien, Giovanni Papini, a rapporté un jugement sans indulgence du peintre sur son art et qui est un triste aveu de mystification mercantile. (p. 192).
Cette « amère confession » du peintre, rapportée par G. Papini, et qui avait été publiée dans le quotidien « La Croix » du 26 avril 1952 se présente ainsi : 
« Du moment que l’art n’est plus l’aliment qui nourrit les meilleurs, l’artiste peut exercer son talent en toutes les tentatives de nouvelles formules, en tous les caprices de la fantaisie, en tous les expédients du charlatanisme intellectuel.
Dans l’art, le peuple ne cherche plus consolation et exaltation ; mais les raffinés, les riches, les oisifs, les distillateurs de quintessence cherchent le nouveau, l’étrange, l’original, l’extravagant, le scandaleux.
Et moi-même, depuis le cubisme et au-delà, j’ai contenté ces maîtres et ces critiques, avec toutes les bizarreries changeantes qui me sont passées en tête, et moins ils les comprenaient et plus ils m’admiraient.
A force de m’amuser à tous ces jeux, à toutes ces fariboles, à tous ces casses-têtes, rébus et arabesques, je suis devenu célèbre et très rapidement.
Et la célébrité signifie pour un peintre ventes, gains, fortune, richesse. Et aujourd’hui, comme vous savez, je suis célèbre, je suis riche.
Mais quand je suis seul à seul avec moi-même, je n’ai pas le courage de me considérer comme un artiste, dans le sens grand et antique du mot.
Ce furent de grands peintres que Giotto, le Titien, Rembrant et Goya : je suis seulement un « amuseur public », qui a compris son temps et a épuisé le mieux qu’il a pu l’imbécilité, la vanité, la cupidité de ses contemporains.
C’est une amère confession que la mienne, plus douloureuse qu’elle ne peut sembler, mais elle a le mérite d’être sincère ».
Il me semble que cela se passe de tout autre commentaire. Ce pourquoi je ne rajoute rien et vous laisse méditer.
(d'après un texte de Fr M.M. sur Le Blogue du Maître Chat Lully)

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire