Satanisme dans une civilisation post chrétienne

C’est donc en ce mercredi des Cendres de l’année 2023, premier jour du carême, qu’une enseignante, Agnès Lasalle, est morte poignardée dans le lycée Saint-Thomas-d’Aquin de Saint-Jean-de-Luz. 
Que le Seigneur l’accueille dans Son infinie miséricorde et qu’Il réconforte ses proches. C’est par et avec Jésus, mort sur la croix, qu’elle ressuscitera : là réside notre foi.
L’élève soupçonné a été aussitôt interpellé. Selon le journal Le Monde, le motif terroriste n’est pas retenu à ce stade de l’enquête, qui s’oriente vers la prise en compte d’éventuels troubles psychiatriques de l’auteur des faits. L’élève en question était suivi sur le plan psychologique. Selon la chaîne BFM, il aurait affirmé “être possédé” juste après son passage à l’acte.
Qu’une personne s’identifie comme possédée devrait retenir notre attention, et ce d’autant plus à l’époque où n’importe qui peut imposer son identité ressentie au reste de la société et criminaliser tout doute émis à son encontre.
Il y a fort à parier que la piste de la possession sera balayée d’un revers de main par la plupart des spécialistes autoproclamés. On risque aussi de lire des commentaires sur “les délires mystiques” suscités par la religion, catholique bien sûr, et l’on regrettera que d’autres religions ne fassent pas l’objet des mêmes questionnements lorsque leurs “loups solitaires” viennent jusque dans nos bras, égorger nos fils et nos compagnes, non pas forcés par le diable mais au nom de leur dieu. 
Le discernement d’un exorciste sur cette affaire demeure nécessaire. 
Une chose est sûre : une possession diabolique peut se traduire par des troubles psychiatriques et identifier la présence de ces derniers n’invalide pas l’hypothèse de la possession.
En fin d’année 2022, le drame de la torture et de la mort de la petite Lola dans le nord de Paris avait mis la France en émoi. L’évolution récente de Dahbia B, la principale suspecte, avait retenu l’attention. Le magistrat Georges Fenech, ancien chef de la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires avait évoqué dans l’émission TPMP l’hypothèse d’un “sacrifice satanique sur le modèle des enfants zouhris en Algérie”. Né en Tunisie en 1954, le magistrat précisait que ces enfants “sont considérés comme ayant des pouvoirs” et qu'actuellement, de nombreuses affaires sont jugées à ce titre en Algérie. Ces enfants sont kidnappés, sacrifiés. On boit leur sang. Il y a des rites sataniques. 
Sur la fillette assassinée, il y avait le chiffre 1 sur la plante de son pied gauche et le chiffre 0. La meurtrière présumée a dit en garde à vue, qu’elle avait bu son sang. C’est exactement le rite satanique des zouhris que l’on trouve en Afrique du Nord. 
"J’ai besoin de savoir ce qui a inspiré cette femme. Il faut comprendre” a dit G. Fenech. L’avocat de la principale suspecte aura fait son travail en niant et en qualifiant ces analyses d’absurdes sans apporter plus de précisions.
Un jeune homme connaissant la suspecte interrogé par BFMTV, assurait qu'elle se serait intéressée à des croyances ou religions comme l’évangélisme ou le satanisme peu avant de commettre les faits dont elle est soupçonnée.
“Je l’ai vu dessiner au style un triangle avec un œil”, a-t-il déclaré. 
Si BFMTV a analysé qu’il s’agissait d’un symbole pouvant être interprété comme la représentation de l’œil de Dieu sur l’Homme, on peut ajouter que le fameux “oeil de la providence”, parfois appelé “delta lumineux” est également un symbole de la franc-maçonnerie présent sur le Grand sceau des États-Unis d’Amérique. Cet oeil de la providence est également visible sur la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789, dont on comprend qu’elle n’avait pas vocation à être illustrée par des symboles chrétiens. Sur internet, vous trouverez ce symbole en cherchant “oeil de Lucifer”.
En France, la sorcellerie intéresse jusqu’aux plus hautes sphères, mais d’une manière surprenante. En 2020, la secrétaire d’État chargée de l’égalité entre les femmes et les hommes Marlène Schiappa s’est confiée dans une interview au magazine féminin Elle, dans laquelle elle évoquait son goût pour la sorcellerie, assurant que “ces croyances [lui] donnent confiance”. Cette prise de parole intervenait dans le sillage de la publication du livre “Sorcières : la puissance invaincue des femmes” de Mona Chollet.
Aux États-Unis, “en avance sur nous”, la présence de Satan dans la société est de plus en plus remarquable, et fait passer les provocations passées de Madonna ou de Lady Gaga pour des enfantillages. 
Un article de Slate relate comment le Temple satanique défend bec et ongles la laïcité. “Fondé par deux amis en 2013, le Temple satanique a initialement été conçu comme une blague, un doigt d’honneur fait au conservatisme chrétien américain.” Une statue de Baphomet réalisée par ce fameux Temple satanique a été installée devant le capitole de Little Rock en Arkansas. 
Plus récemment, le Temple satanique défendait les “droits reproductifs religieux” sur son site et propose des rituels d’avortement religieux. 
Lors de la cérémonie des Grammy awards cette année, le chanteurs Sam Smith, habillé en Satan, entouré de danseurs executant des rituels d’adorations sataniques, a évidemment retenu l’attention avec son titre hypnotique et blasphémateur “Unholy”, signifiant “impie”.
Le pape François, comme tous les autres papes avant lui, est clair : “Le diable existe vraiment ! Et nous devons le combattre !” Le Saint-Père n’avait pas hésité à qualifier le meurtre du père Jacques Hamel, à Rouen, mort en 2016, égorgé devant l’autel où il célébrait la messe par un musulman fanatique, de satanique. Les derniers mots du père Hamel, comme l’a rapporté l’évêque de Rouen, avaient été “Va t’en, Satan !” Le souverain pontife avait invité, le 29 septembre 2018, les fidèles du monde entier à prier chaque jour le rosaire en octobre, afin de « protéger l’Église contre le diable ». À cette occasion, la Croix rappellait que “L’existence de l’ange diabolos (celui qui divise, le calomniateur) fait partie des vérités de foi enseignées par l’Église (voir Catéchisme de l’Église catholique, § 328, 391 à 395). 
Au VIe siècle, le concile de Braga a condamné ceux qui refusaient de croire aux démons comme à des anges déchus. En 1215, Latran IV a affirmé que le diable est devenu mauvais par un choix personnel. Au XVIe siècle, le concile de Trente a rappelé que c’est le démon qui a entraîné l’homme à commettre le péché. Le diable n’est que refus orgueilleux et révolte contre son créateur, Dieu. Tel un forcené terriblement intelligent, sournois et manipulateur, il donne le change et fait de l’esbroufe. Il « singe Dieu », a-t-on dit, et revendique d’être « prince de ce monde ». 
Dans une homélie célèbre datant du 29 juin 1972, le pape Paul VI avait prononcé la phrase suivante : “Devant la situation de l’Église d’aujourd’hui, nous avons le sentiment que par quelque fissure la fumée de Satan est entrée dans le peuple de Dieu.”
Le terrible drame de ce jour ayant eu lieu dans un lycée nommé d’après Saint Thomas d’Aquin, peut-être faut-il mentionner que le docteur angélique (le surnom du saint), dans son Traité sur le Mal en 1272 rappelait que “le diable est un hérétique”. Dans cet ouvrage, la question XVI est un véritable traité de démonologie.
Ces quelques réflexions devraient nous questionner, et ce à l’heure où certains n’ont d’autres priorités que de déboulonner des statues de la Sainte Vierge ou de l’Archange Saint-Michel. Dans notre société devenue post-chrétienne, “la nature a horreur du vide” et Satan et les esprits mauvais marquent de leur empreinte notre quotidien.
Le Christ, lors de Sa retraite dans le désert, fut tenté par Satan. Puissions nous, à l’occasion de ce carême, être renforcés dans notre foi en la victoire finale de Jésus Christ au matin de Pâques et prenons la résolution de mieux prier le chapelet, la meilleur arme contre le mal personnifié. Vierge Marie, terreur des démons, priez pour nous !
(D'après un article de Philippe.Defranck)

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