La police de la pensée enquête

Les « sensitivity readers » ces relecteurs, qui traquent dans les livres les préjugés ethniques et sexuels pouvant offenser les minorités, émergent dans l’édition en France.
Dans le secteur anglo-saxon du livre, ces relecteurs d’un nouveau genre scrutent dans les manuscrits les descriptions qui pourraient offenser les minorités et déclencher des polémiques sur les réseaux sociaux.
Scruter dans un texte les descriptions de personnages issus de minorités ethniques, sexuelles et culturelles afin d’éviter les stéréotypes offensants est une démarche peu courante en France. Pourtant, en quelques années, cette approche est devenue omniprésente dans le monde anglo-saxon, sous le nom de sensitivity reading : relecture en sensibilité !
Ce nouveau métier se développe à grande vitesse, dans un climat assimilé par certains à un retour de la censure et jugé par d’autres nécessaire pour que l’industrie, majoritairement blanche et privilégiée, prenne conscience de ses préjugés racistes, sexistes ou homophobes. 
Officiellement ou non, toutes les grandes maisons d’édition y ont recours et les agences spécialisées se multiplient.
« Désormais, au moindre doute sur un aspect du livre qui pourrait créer un débat, tous les éditeurs anglo-saxons font appel à des sensitivity readers, confie, sous couvert d’anonymat, l’éditeur de littérature étrangère d’une grande maison française. Ils risquent trop gros, ils ont très peur. »
Auteur de dix-sept romans, l’Américaine Lionel Shriver, 65 ans, connue pour ses positions très affirmées contre les efforts du milieu littéraire en faveur de l’inclusivité et de la diversification des écrivains et des personnages de fiction, nous précise.
« Le plus gros problème avec le wokisme [terme péjoratif appliqué aux luttes contre les discriminations], ce sont ses méthodes : l’injure et la vengeance », claironnait-elle ainsi, le 16 juin 2021, dans le quotidien conservateur britannique Evening Standard.
« Le sensitivity reading est un travail d’édition totalement subjectif. S’exciter sur ce qu’un groupe de personnes va penser d’un livre est une erreur et un gaspillage d’énergie qui force les auteurs à la prudence. Or, plus on est prudent, moins on est créatif. Si l’on a peur de marcher sur les pieds des gens, on ne danse pas ! »
Et cela ne s'arrête pas là !
Une autre affaire fait polémique.
La Douma appelle à retirer des programmes scolaires les livres qui n'ont pas résisté à l'épreuve du temps. Est visé L'archipel du goulag d'Alexandre Soljénitsyne.
" L’archipel du Goulag, le chef-d’œuvre de l’écrivain dissident Alexandre Soljenitsyne, a-t-il encore sa place dans les écoles russes ? Ce récit, dénonciation des horreurs du système pénitentiaire soviétique, figure aux programmes scolaires russes. Mais la tendance à Moscou est à la réhabilitation de l’URSS et un député russe a proposé samedi 21 janvier de retirer le livre des programmes scolaires. "
La nouvelle a défrayé la chronique occidentale.
En fait, la plupart des médias disent bien que c’est UN député qui a demandé cela, et non le Parlement russe. Il est aberrant de faire un tel foin pour ce que dit UN député. Alors on enrobe l’unique député dans des considérations qui laissent entendre que ce député donne en fait une opinion largement partagée. Ceci est en gras sur le site de R.F.I. 
Si on lit le reste on voit à la fin de l’article : 
La question de retirer L’archipel du Goulag, dit la présidente du comité parlementaire consacré à l’éducation, « ne se pose pas et ne posera pas ».
Si la question ne se pose pas, pourquoi en faire des articles dans toute la presse occidentale, sinon par pulsion russophobe et anti-Poutine ? 
L’exemple est pourtant très mal choisi, puisque c’est Poutine lui-même qui avait accédé à la demande de la veuve de Soljenitsyne que soit réalisée une version plus brève du livre de façon à qu’il soit accessible aux enfants et inclus dans le programme scolaire. Poutine l’avait remerciée d’avoir fait ce travail et avait dit : 
« Nous ne pourrons pas nous faire une idée cohérente de notre propre pays sans savoir tout ce qui est exposé dans ce livre. Aucun avenir ne serait envisageable sans la connaissance de L’Archipel. » 
La version abrégée était sortie pour le 30 octobre 2010, jour officiel de commémoration des victimes des répressions communistes en Russie. 
Enfin il est assez répugnant de voir cette fausse affaire montée en épingle par des journalistes qui avaient le plus profond mépris pour ce « réactionnaire » qu’était Soljenitsyne, à l’époque où l’anticommunisme était une tare dans les milieux intellectuels français. 
Au fait, il y a un pays où Soljenitsyne est interdit ... c'est l'Ukraine.

-------------------------------------------------------------------------------------------Ne ratez pas l'article consacré au décryptage du livre pour enfants " LE CLUB DES CINQ " d'Enid Blyton, revu et corrigé sur les critères de la bien pensance.
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